Nice _ ce que l’on sait du collège privé musulman Avicenne menacé de fermeture
L’opacité du financement de cet établissement coranique, ouvert en 2015 dans le quartier réputé sensible de l’Ariane, a été pointée du doigt lundi par la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet. Le Figaro Nice La semaine du Figaro NiceNewsletter Tous les vendredis Politique, faits divers, culture… Retrouvez les temps forts de la semaine à Nice. Adresse e-mail S'INSCRIRE Comme si de rien n’était, ou presque, les 99 élèves du collège privé musulman «Avicenne» de Nice (Alpes-Maritimes) retrouveront leurs salles de cours, dans deux semaines, après les vacances scolaires qui viennent de débuter sur la Côte d’Azur. Entre-temps, ils auront pourtant appris avec leurs familles la très probable fermeture de l’établissement à la rentrée prochaine. L’opacité du financement de ce collège coranique, le seul du département, a été pointée par la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet, lundi matin, sur France 2. Des éléments troubles confirmés par le rectorat de Nice et la préfecture des Alpes-Maritimes, qui ne respectent pas la loi contre le séparatisme d’août 2021. Malgré quatre courriers en deux ans, «des illégalités flagrantes» et «un refus de transparence financière de la direction» ont été soulignés par le préfet maralpin Hugues Moutouh dans une note consultée par Le Figaro. Cet établissement niçois a ouvert ses portes en 2015, dans le quartier réputé sensible de l’Ariane, dans l’est de la capitale azuréenne, à l’initiative d’Otmane Aissaoui, également président de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes. Il prônait «l’équité». En 2010, un projet similaire dans la commune voisine de La Trinité avait échoué. «Ce collège, nous en rêvions dans les années 2000...», écrit même l’imam sur le site internet de l’établissement. À lire aussiDans l’académie de Nice, 195 professeurs supplémentaires attendus à la rentrée prochaine Hors contrat Au départ, une seule classe de 6e voit le jour dans des petits locaux rue du général Saramito. Jusqu’en 2018, une classe de niveau supérieur ouvre par an. C’est cette même année, et avec des classes jusqu’à la 3e, que la direction du collège envisage un contrat d’association avec l’Éducation nationale. Toujours en vain, et déjà pour ces mêmes raisons de manque de clarté budgétaire, observe un suiveur de ce dossier. À la différence du lycée Averroès dans le Nord, ce collège niçois n’a jamais perçu d’argent public. Ce collège hors contrat avait aussi déménagé dans de plus grandes installations, encore dans le quartier de l’Ariane, chemin du château Saint-Pierre. Vingt professeurs dont l’actuel directeur, Idir Arab, et quatre assistants d’éducation composent aujourd’hui l’équipe pédagogique. Le coût d’une année de scolarité s’élève à 1590 euros, ce qui semble insuffisant pour assurer un autofinancement. «Aucun financement de l’étranger» «La direction de l’établissement s’insurge du procédé [...] et s’inscrit en faux, a-t-elle expliqué dans un communiqué diffusé dans la soirée. Le collège est suivi par un expert-comptable et tient ses comptes à jour auprès de l’administration fiscale». Une demande d’entretien a été formulée dans les quinze jours, soit le délai de la procédure contradictoire afin de présenter «les relevés bancaires, la liste des donateurs». Ce qu’attendent pourtant les autorités depuis plus de deux ans. Sur le plateau de BFM Nice Côte d’Azur, le directeur Idir Arab a évoqué une somme de 11.700 euros à justifier en promettant qu’il ne s’agissait que de dons venus de particuliers. «Il n’y a aucun financement qui vient de l’étranger, il vient uniquement des Alpes-Maritimes», a assuré Me Sefen Guez-Guez, qui a défendu la «démarche de transparence» depuis toujours de la part du collège. C’est en effet ce qu’il cherche à faire sur son site internet et sa page Facebook. L’établissement vante «l’excellence» et de «très bons résultats au brevet». Une vidéo promotionnelle a même été tournée avec des élèves et des professeurs qui peuvent porter le voile. La vie au sein des classes est largement partagée, notamment en ce qui concerne la laïcité. Des images d’un moment de recueillement en mémoire des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard ont par exemple été postées. Un communiqué avait encore été rédigé pour «condamner avec la plus grande fermeté» l’attentat dans le lycée d’Arras. Des publications des «Musulmans de France» sont aussi repartagées. À lire aussiÉlèves radicalisés : une «prise en charge» dans «des classes spécifiques» est à l'étude, annonce Nicole Belloubet Ni embrigadement ni radicalisation Dans ce collège, c’est bien le financement qui interroge et non l’enseignement. «À ce stade, il n’y a jamais eu d’alerte sur des phénomènes d’embrigadement ou de radicalisation», a indiqué la rectrice de l’académie niçoise Natacha Chicot, ajoutant que l’établissement avait déjà été soumis à plusieurs inspections. La direction demande en ce moment-même de l’aide financière à hauteur de 750.000 euros pour «rembourser notre investissement». De son c
L’opacité du financement de cet établissement coranique, ouvert en 2015 dans le quartier réputé sensible de l’Ariane, a été pointée du doigt lundi par la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet. Le Figaro Nice La semaine du Figaro NiceNewsletter Tous les vendredis Politique, faits divers, culture… Retrouvez les temps forts de la semaine à Nice. Adresse e-mail S'INSCRIRE Comme si de rien n’était, ou presque, les 99 élèves du collège privé musulman «Avicenne» de Nice (Alpes-Maritimes) retrouveront leurs salles de cours, dans deux semaines, après les vacances scolaires qui viennent de débuter sur la Côte d’Azur. Entre-temps, ils auront pourtant appris avec leurs familles la très probable fermeture de l’établissement à la rentrée prochaine. L’opacité du financement de ce collège coranique, le seul du département, a été pointée par la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet, lundi matin, sur France 2. Des éléments troubles confirmés par le rectorat de Nice et la préfecture des Alpes-Maritimes, qui ne respectent pas la loi contre le séparatisme d’août 2021. Malgré quatre courriers en deux ans, «des illégalités flagrantes» et «un refus de transparence financière de la direction» ont été soulignés par le préfet maralpin Hugues Moutouh dans une note consultée par Le Figaro. Cet établissement niçois a ouvert ses portes en 2015, dans le quartier réputé sensible de l’Ariane, dans l’est de la capitale azuréenne, à l’initiative d’Otmane Aissaoui, également président de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes. Il prônait «l’équité». En 2010, un projet similaire dans la commune voisine de La Trinité avait échoué. «Ce collège, nous en rêvions dans les années 2000...», écrit même l’imam sur le site internet de l’établissement. À lire aussiDans l’académie de Nice, 195 professeurs supplémentaires attendus à la rentrée prochaine Hors contrat Au départ, une seule classe de 6e voit le jour dans des petits locaux rue du général Saramito. Jusqu’en 2018, une classe de niveau supérieur ouvre par an. C’est cette même année, et avec des classes jusqu’à la 3e, que la direction du collège envisage un contrat d’association avec l’Éducation nationale. Toujours en vain, et déjà pour ces mêmes raisons de manque de clarté budgétaire, observe un suiveur de ce dossier. À la différence du lycée Averroès dans le Nord, ce collège niçois n’a jamais perçu d’argent public. Ce collège hors contrat avait aussi déménagé dans de plus grandes installations, encore dans le quartier de l’Ariane, chemin du château Saint-Pierre. Vingt professeurs dont l’actuel directeur, Idir Arab, et quatre assistants d’éducation composent aujourd’hui l’équipe pédagogique. Le coût d’une année de scolarité s’élève à 1590 euros, ce qui semble insuffisant pour assurer un autofinancement. «Aucun financement de l’étranger» «La direction de l’établissement s’insurge du procédé [...] et s’inscrit en faux, a-t-elle expliqué dans un communiqué diffusé dans la soirée. Le collège est suivi par un expert-comptable et tient ses comptes à jour auprès de l’administration fiscale». Une demande d’entretien a été formulée dans les quinze jours, soit le délai de la procédure contradictoire afin de présenter «les relevés bancaires, la liste des donateurs». Ce qu’attendent pourtant les autorités depuis plus de deux ans. Sur le plateau de BFM Nice Côte d’Azur, le directeur Idir Arab a évoqué une somme de 11.700 euros à justifier en promettant qu’il ne s’agissait que de dons venus de particuliers. «Il n’y a aucun financement qui vient de l’étranger, il vient uniquement des Alpes-Maritimes», a assuré Me Sefen Guez-Guez, qui a défendu la «démarche de transparence» depuis toujours de la part du collège. C’est en effet ce qu’il cherche à faire sur son site internet et sa page Facebook. L’établissement vante «l’excellence» et de «très bons résultats au brevet». Une vidéo promotionnelle a même été tournée avec des élèves et des professeurs qui peuvent porter le voile. La vie au sein des classes est largement partagée, notamment en ce qui concerne la laïcité. Des images d’un moment de recueillement en mémoire des professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard ont par exemple été postées. Un communiqué avait encore été rédigé pour «condamner avec la plus grande fermeté» l’attentat dans le lycée d’Arras. Des publications des «Musulmans de France» sont aussi repartagées. À lire aussiÉlèves radicalisés : une «prise en charge» dans «des classes spécifiques» est à l'étude, annonce Nicole Belloubet Ni embrigadement ni radicalisation Dans ce collège, c’est bien le financement qui interroge et non l’enseignement. «À ce stade, il n’y a jamais eu d’alerte sur des phénomènes d’embrigadement ou de radicalisation», a indiqué la rectrice de l’académie niçoise Natacha Chicot, ajoutant que l’établissement avait déjà été soumis à plusieurs inspections. La direction demande en ce moment-même de l’aide financière à hauteur de 750.000 euros pour «rembourser notre investissement». De son c
